Histoire

Généalogie des Bonewond'Akwan

La collectivité Bonewonda (ou Village Bonewonda) est constituée de 04 grandes communautés jadis appelées « Familles » à savoir : Bonakwanè, Bonamandenguè, Bonadikoumè et Bonabassen. On ne saurait aborder l’histoire des Bonewanda, même sommairement, sans rappeler les grandes lignes de l’histoire des Douala, sans rappeler même brièvement l’histoire des Bonambela au sein des Douala.

Après avoir lu l'histoire du peuple de Bonewonda, découvrez l'histoire des 4 communautés.

01

LES LIGNES DE FORCE DE L’HISTOIRE DES DOUALA

Avant de venir se fixer définitivement dans la région qu’ils occupent encore aujourd’hui sur les rives du Wouri, au point privilégié de rencontre du Cameroun avec le monde extérieur des marchands européens tout le long de la côte, les Duala ne constituaient qu’un petit groupe dont les sources
historiques parlent peu. 

On ne connaît guère les Duala avant la fin de leur séjour à Pitti, sur le
cours de la Dibamba, où ils sont mentionnés à la fin du 16 ème siècle. Venus sans doute de Pitti pour fuir les luttes fratricides féroces des factions rivales qui mettent cette région à feu et à sang, les Duala se fixent définitivement sur les rives du Wouri au début du 17 ème siècle ou peut-être même à la fin du 16 ème siècle, au milieu des Bassa et des Bakoko antérieurement installés dans la région.

L’arrivée et l’installation des Duala dans leur nouveau pays ouvre une nouvelle et importante page dans l’histoire du peuplement et des destinées de la région côtière camerounaise. L’épopée duala dit qu’à la suite du rapt de sa cousine Song Ngassè Mbongo qu’il a appelée Ekedi, Ewalè Mbedi avait pris la fuite avec sa dulcinée devant le courroux de son oncle Ngassè Mbongo qui n’avait pas accepté cette exogamie. Ewalè était accompagné de ceux qui lui sont restés attachés, au nombre desquels, son frère aîné Ekakanga (Bojongo) et leur parent, Mâlè Mbongo. Ce sont ces deux derniers qui resteront avec Ewalè Mbedi après le départ de tous les autres dans des directions diverses. Ewalè s’affirmera comme leur leader et son successeur fut son fils, Moulobè Ewalè. Mais selon une version de l’épopée duala, à la mort de Mulobè Ewalè, dans le dernier tiers du 17 ème siècle, la société Duala se trouva divisée en deux segments parallèles et rivaux, d’une part les Bonanjo du nom de leur chef Njo Mase Ewale et d’autre part, ceux qui se reconnaissent de Ngiyè Mulobè sous le nom de Bonambela ou Bonangiye.

Selon la version de l’épopée duala, Ngiyè Mulobè succéda à son père Moulobè, conformément au principe du patriarcat chez les Sawa. Mais ce choix de la famille ne fut pas reconnu par Njo Masè Ewale, né de la liaison de Masè Ewalè, fille aînée de Ewalè Mbedi, et son cousin Mapoka, fils de Ekakanga Mbedi, frère aîné de Ewalè, qui va rassembler d’autres membres de la famille qui vont se reconnaître sous son autorité. 

Ainsi va s’installer une forme de dyarchie politique à la tête de la société duala qui verra disparaître peu à peu son unité et sa cohésion.

 

02

LES BONAMBELA ET LEUR HISTOIRE.

L’usage intempérant que l’on fait aujourd’hui des termes Bonambela, Bonakou et Akwa, pour désigner une seule et même réalité, invite à préciser d’emblée leur origine et leur portée historique.

Bonambela : Mbela d’après l’épopée duala était le nom totémique de l’ancêtre Ewalè qu’il se donna lorsqu’il prit pour épouse sa cousine Ekedi Ngassè Mbongo. D’où l’adage : Mbela é putédi tè, é si m’ésèlè. Ce nom fut hérité par son fils, Mulobè et plus tard par son petit-fils Ngiyè Mulobè. Les descendants de Ngiyè Mulobè Ewalè sont donc les Bonambela. Il s’agit par ordre de Mutiè Ngiyè, Kwanè Ngiyè et Mapoka ma Ngiyè.

Bonakou : Ce nom date du 18 siècle et se réfère à Kou, fils de Mapoka Ngiyè qui est la branche cadette de Ngiyè Mulobè. Par allitération phonétique, ce nom deviendra Kouo ou Kouoh. De tous les lignages majeurs issus de Ngiyè Mulobè, c’est celui de Kouo Mapoka Ngiyè qui connut la plus grande extension et le plus grand destin. Aujourd’hui encore, le terme Bonakou englobe ceux qui sont issus de la maison de Kouo Mapoka ma Ngiyè, mais aussi des lignages de Mutiè Ngiyè et de Kwanè Ngiyè.

Akwa : le nom Akwa qui date du 19 siècle et qui dérive du nom de King Ngando Nya Kwa ou Ngand’a Kwa, veut dire Ngando fils de Kwa.

Ngando :fut le représentant le plus illustre de la branche cadette de Ngiyè Mulobè. C’est lui qui s’empara de la couronne royale des Bonambela qui a été portée en l’espace de 150 ans, de père en fils, par quatre souverains. Il s’agit de Ngiyè Mulobè, Kwanè Ngiyè, Ewondè Kwanè et Kwanè Ewondè Kwanè. Le déclin de la puissance de Kwanè Ewondè Kwanè à l’aube du 19 ème siècle est la cause directe de l’émergence d’une nouvelle dynastie, celles des Akwa, fondée par Ngando Akwa, qui a constitué la deuxième partie de l’histoire des Bonambela.

En effet, à la mort de Kwanè Ewondè Kwanè en 1806, Ngand’a Kwa dont la mère était Mionde, fille de Ewondè Kwanè, à la suite d’un coup de force, parvint à écarter le successeur naturel, Ewondè Kwanè Ewondè, et s’empara de la couronne qui passa ainsi aux mains des Bonakou

03

LA FAMILLE EWONDE KWANE NGIYE.

Ewondè Kwanè Ngyiè était le deuxième d’une fratrie de trois garçons tel qu’il suit : Epée Kwanè, Ewondè Kwanè et Mbenge Kwane.

C’est Epée Kwanè Ngiyè qui était le père de Kanya qui à son tour était la mère de Ebélè, le fondateur du clan Bonébélè ou Deïdo.

Ewondè Kwanè eut de nombreux enfants ainsi qu’il suit : Kwanè, Muyebe, Mandenguè, Dibonguè, Dikoumè, Mbenguè, etc. De tous ces enfants, seul Kwanè Ewondè Kwanè laissa une très grande progéniture. Il prit soin, au nombre de ses enfants, de reconduire les noms de ses frères qui sont morts sans avoir laissé une progéniture. Cette fratrie est constituée comme suit : Epée Ewondè, Mandenguè, Dibonguè, Dikoumè, Mbenguè, Bebé, Elonlong, Ngala, Bilè I, Makakè, Doumbè, Lenguè, Billè II, etc. Dans cette progéniture, certains fils de Ewondè Kwanè n’eurent pas de descendance,  tandis que d’autres iront s’installer ailleurs pour des raisons diverses.

Au cours du temps, cette famille va connaître des réaménagements conformément à l’organisation des groupements de parenté qui voudrait que, au fur et à mesure que les familles grandissent, elles éclatent et donnent naissance à de nouvelles familles. Ainsi donc, la famille Kwanè Ngiyè Moulobè, après la sortie de la descendance de Epée Kwanè que sont les Deïdo, va porter le nom de Bona Ewondè Kwanè. Il s’agit en effet de la descendance de Kwanè Ewondè et ses collatéraux dont les Bonabassem. Aujourd’hui, cette famille est constituée de trois sous clans. Il s’agit de :

– Bonakwanè (ensemble de plusieurs descendants des fils de Kwanè Ewondè Kwanè) ;
– Bona Mandenguè (la descendance de Ewondè Kwanè Ewondè Kwanè) ;
– Bonadikoume ; 
– Bonabassem (famille ayant eu son émancipation de Bona Kwanè Ewondè Kwanè, au lendemain de la guerre de 1876 qui a apposé les Deïdo à la coalition des armées du Ngondo).

A. BONA DIKOUME EWONDE.

Dikoumè Ewondè était l’un des fils de Ewondè Kwanè Ewondè qui a constitué une communauté à part avec son frère Mandenguè (Bona Mandenguè na Dikoumè), laquelle se distingue de celle de la coalition des autres familles de Kwanè Ewondè Kwanè. Tous les deux et leur soeur Njowe Ewondè ont pour mère Ngobo, l’une des épouses de Ewondè Kwanè Ewondè. Dikoumè Ewondè a eu deux fils à savoir Doumbè Dikoumè et Nganguè Dikoumè.

A1. : La descendance de Doumbè Dikoumè.
Doumbè Dikoumè a épousé six femmes qui lui ont donné une fratrie de quatorze enfants dont dix garçons et quatre filles tel qu’il suit :

1. Eyoukè Tomsè, originaire de Bonanjo, mère de Nkwang Doumbè ;

2. Oho Etondè Mouanguè, originaire de Bonamouang, mère de Etondè Doubè, Njoh Doumbè, Mbango Doumbè et Elèkè Doumbè ;

3. Mouto Mouyeme, alias Moutapenya, originaire d’Ewodi mère de Toko Doumbè, Ntonè Doumbè, Oho (Jessi) Doumbè et Ekwalla Doumbè ;

4. Medi Soellè, originaire de Bonakouamouang, mère de Bongongui Doumbè et Dikoumè Doumbè ;

5. Mbondi Epoy, mère de Nganguè Doumbè ;

6. Moukoussa, mère de Mandengue Doumbè et Tènè Doumbè.
Conformément à la tradition duala, ces épouses sont réparties dans deux foyers ayant chacun une marraine appelée ‘‘Nyango’a mboa’’ pour le premier et ‘‘ndongo’a muto’’ pour le deuxième, tel qu’il ressort du tableau ci-dessous.

Les enfants par épouses et par foyer

B. BONA MANDENGUE EWONDÈ KWANE EWONDÈ

Mandenguè Ewondè Kwamè est né de l’union de Ewondè Kwanè Ewondè avec la nommée Ngobo, au même titre que son frère Dikoumè Ewondè et leur soeur Njowè Ewondè. Au nombre de ses enfants, on compte huit garçons et une fille. Il s’agit de : Ekékè, Etamè, Mbonjo, Ebenyè, Ngoubè, Mandenguè, Doumbè, Beyoki et Massouka. De cette fratrie, Ngoubè Mandenguè et Mandenguè Mandenguè sont ceux qui ont eu le plus grand nombre d’enfants chacun.

B.1. : La Maison de Ngoubè Mandenguè Ewondè.
Ngoubè Mandenguè Ewondè a eu une fratrie composée de dix-neuf enfants dont treize filles et six garçons. Il s’agit de :
a) Les filles :

 Ebènye Ngoubè, mariée à Tiki Mbappè de Bonabéri ;

 Ndongo Ngoubè, mariée à Ndoumbè Lobè Bell,

 Bwelè Ngoubè, mariée à Mpakè Missenguè,

 Bebe Ngoubè, mariée à Ekoka Kooto,

 Moukoti Ngoubè, mariée à Djengué,

 Endallé Ngoubè, mariée à Essaka Moudourou de Bonamoudourou,

 Yobo Ngoubè, mariée à Doo Bomboussa à Bonélèkè,

 Essébou Ngoubè, mariée à Eboy Mpondé,

 Mbondi Ngoubè, mariée à Mbongo Diboti de Bonatéki,

 Lotin Ngoubè, mariée à Ngounyè Makonè,

 Dikwedi Ngoubè, mariée à Ntonè Léa Mbassi,

 Komo Ngoubè Mandenguè.

b) Les garçons.

 Mandenguè Ngoubè Mandenguè a eu une fratrie de sept garçons. Il s’agit de :
– Koffi Mandenguè, Ngoubè Mandenguè, Ndamè Mandenguè, Bema Mandenguè, Moundi Mandenguè, Mbongo Mandenguè, Etouman Mandenguè.

 Ekima Ngoubè Mandenguè.
– De ses trois enfants, il a eu une fratie composée de 06 garçons et six filles tels qu’il suit :

1. Les enfants de Priso Esson :
 Samuel Ndemba Ekima,
 Dibouye Ekima,
 Engomè Ekima,
 Mbango Ekima,
 Timbo Ekima,

2. Les enfants de Ebonguè Ntocko.
 Mouanguè Ekima,
 Sissako Ekima Fanny,
 Yeye Ekima,
 Ngobo Bema (née de Bema Mandenguè après la mort de Ekima Mandenguè).

3. Enfant de Sissako Tanga
 Ngoubè Ekima.
B.2. La maison de Mandenguè Mandenguè Ewondè Kwanè.
La maison de Mandenguè Mandenguè Ewondè Kwanè est composée de quatre garçons et de neuf filles. Il s’agit de :
Garçons : Massouka, Ekoko, Ngoubè et Edimo.
Filles : Ndoh, Ndongo, Bwele, Ejenguele, Tolo, Moundo, Bongongui et Njoh.

B.3. La Maison de Mbonjo Mandenguè :
Deux garçons : Ngoubè Mbonjo et Mandenguè Mbonjo

B.4. La Maison de Beyoki Mandenguè :
Une fille et deux graçons : Dongo Beyoki, Bema Beyoki et Trouwè Beyoki.

B.5. : La Maison de Etamè Mandenguè.

Trois garçons : Ngoubè Etamè Mandenguè, Dikonguè Etamè Mandenguè, Teeté Etamè Mandenguè.

B.6. : La Maison de Massouka Mandenguè.
Trois garçons : Doumbè Massouka, Mbendè Massouka, Mandenguè Massouka.
B.7. : La Maison de Etamè Mandenguè.
Un garçon : Ngoubè Etamè, le père de Edimo Ngoubè.

C) DOUMBE KWANE EWONDE KWAME

 Ngoye Doumbè.
 Elimbi Ngoyè Doumbè.
– Moudiki Elimbi Ngoye,
– Tomedi Elimbi Ngoye,
– Essesse Elimbi Ngoye,
* Ngoye Essesse,
* Miengou Essesse,
* Eleke Esse + Ebosse Delbo,
* Elimbi Esse,
* Ndomè Essesse,
* Diki Essesse,
* Ngalle Essesse,
– Lottin Elimbi Ngoye,
* Ndomè Lotin,
* Kwane Lotin,
* Sopo Lotin + Bwele Nsomba
* Sopo Lotin + Eyango Eyidi.
Naissance Pita Eyango + Ngobo Eyango.
– Mbosso Elimbi Ngoye
– Ngoye Elimbi Ngoye
* Esubambe Ngoye,
* Ngale ngoye.
– Eyoum Elimbi Ngoye
– Kwane Elimbi Ngoye,
– Wonjè Elimbi Ngoye, Moukala Elimbi Ngoye,
* Moudiki Nyoye Doumbè,
– Ngoye Moudiki Ngoye
* Moudiki Ngoye Moudiki Stéphane,
* Ndoumbè Ngoye Moudiki + Yaba, fils Yaba,
* Ebwea Ngoye Moudiki,
* Dooh Ngoye Moudiki + Soppo Ekwe
(+ = mariage)

– Moudiki Ngoye + Ntouba Priso
– Mouto Moudiki Ngoye + Jombwe Enen
* Bonny Ngoye Moudiki + Ntouta Priso.
– Ebwea Moudiki Ngoye, fils de Jombwe Emen
– Mouto Moudiki Ngoye + Ndoki Timba, fis Timba Ndoki,
– Owo Moudiki Ngoye + Ndimsi Mawo
* Ebokolo Ndimsi,
* Dikobo Ndimsi + Manu Dele.
– Ndèdi Moudiki Ngoye + Ndoutou Mbouya,
* Moudiki Ndèdi.
– Elimbi Moudiki Ngoye + Njanjo
* Dina Elimbi + Mbedi Ebonguè,
* Essaka Elimbi Moudiki.
– Soppo Essaka,
* Ngoye Elimbi Moudiki,
* Ngalè Elimbi Moudiki.
– Dibèbè Moudiki + Endalè Matékè
* Ngalè Dibèbè Moudiki,
* Diffoum Dibèbè Moudiki,
Njombe Doumbè Kwanè
 Essoungou Njombe Doumbè,
* Doumbè Essoungou,
* Ngata Essoungou.
 Lengue Kwane
 Bébé Kwanè
 Ebanda Bébé Kwanè.

D) BONABASSEM
L’épopée dit que Bassem est issu de la relation d’une fille de Kwanè Ewondè Kwanè et un Bassa de Ndokbakeng. Bassem a laissé une grande progéniture tel qu’il suit : Nganguè, Moundi, Ndoutou, Bilè, Boso, Wonjè, Kedi, Ekongolo, Mobi.

I. DESCENDANCE DE BASSEM
 Nganguè Bassem : Au nombre de ses enfants on compte Matio, Moundi I, Doumbè, Moundo II, Jemba, Ebonguè, Engomè (mariée à King Dika Mpondo).
 Moundi Bassem : il était le père de Dissakè, père de Nganguè Dissakè, père de Hélène Nganguè.
 Ndoutou Bassem était mariée à Lobè Bebe Bedi. Elle était la mère de Dooh, Ebanda, Elong, fils de Lobè Bebe Bedi.
 Mobi Bassem était le père de Epoupa Mobi. Celle-ci ira en mariage à Bonabéri chez Moundindo Ndoumbè à Bonamikano. Elle a eu trois fils et une fille à savoir : Mobi, Ndoumbè, Sepou et Engomè.
 Bilè Bassem a eu deux fils et deux filles. Il s’agit de : Ekongolo Bilè, Mandenguè Bilè, Endènè Bilè et Mbappè Bilè.
 Bosso Bassem s’est mariée à Mpah Ngoundo Doo de Bonassama où elle eut deux garçons et une fille à savoir Kinguè Mpah, Dooh Mpah et Nkenguè Mpah.
 Ekongolo Bassem est le père de Ekongolo Ekongolo et une fille appelée Yondo Ekongolo, mariée à Ebolo Ekoko de Bonabekombo/ Bonélèkè
 Kedi Bassem est le père de Elokan Kedi, Edimo Kedi et Sepou Kedi.
 Wonjè Bassem est la mère de Eyiba Wonjè qui est le père de Diboto Eyiba et Moundo Eyiba Lydia.

II. BONA NGOSSO
Les Bona Ngosso sont liés au Bonabassem par une parenté résidentielle. Au nombre des enfants de Ngosso, on compte Bebe Ngosso, Etouman Ngosso.